La gazelle de Thomson - Jacques Vincent et Roberto Cedrón

 

La gazelle de Thomson est un poème en prose en forme de chronique qui relate le sursaut de vie qui anima Roberto Cedrón à la fin de ses jours. Roberto est un peintre argentin qui vécut à Douarnenez jusqu'à son décès en 2018. Malade et très affaibli il s'engagea dans une ultime série de dessins prenant pour modèle une modeste chaise paillée qu'il anima en quelques cent cinquante représentations. Une trentaine en fac-similés s'ajoutent à l'ouvrage.

 

Texte de Jacques Vincent accompagné de 30 dessins plus un texte manuscrit de Roberto Cedrón.

 

 

 

 

 

 

 

Format : 14 cm x 22 cm - 90 pages

ISBN : 978-2-37517-014-4

Prix : 15 euros (+3€ de frais de port).

 

Parution en 2019.


 Un homme se meurt. Un artiste sur un lit d'hôpital. La douleur. Le besoin de s'accrocher à la vie. Alors il dessine. Toute la journée il dessine une chaise. Toujours la même chaise multipliée dans un trait qui se fait de plus en plus malhabile. Drôle de chose que cette chaise en paille. Fragilité de la paille et en même temps symbole de stabilité. Allongé dans son lit l'artiste voit cette chaise comme un espoir. Sortir d'ici pour s'asseoir devant le chevalet. Pour ne pas se laisser prendre par la nuit.

 

Cet homme c'est Roberto Cedrón, peintre et sculpteur, mais aussi marionnettiste, comédien, metteur en scène et décorateur de cinéma argentin, ayant fui vers la France la dictature des généraux et ayant vécu à Douarnenez où il poursuivit ses activités de peintre affichiste et graveur jusqu'à sa mort en 2018.

 

Un homme se meurt et ses amis viennent le voir, dont Jacques Vincent, architecte de formation, puis graphiste, illustrateur et enseignant en art appliqués. La poésie et la pratique de l'écriture sont constantes sur son parcours. Alors, lors de ses visites à l'hôpital au chevet de son ami, il note ce qu'il voit, ce qu'il ressent. Il sait la mort proche. Il saisit chaque instant dans la dignité et sans larmoiements.

 

Un autre ami, Philémon Le Guyader, créateur des éditions RAZ éditions, décide de regrouper les textes de Jacques Vincent et les chaises de Roberto Cedrón pour en faire un ouvrage-hommage.

 

Si Jacques Vincent est l'auteur du texte et Roberto Cedròn l'illustrateur, ce sont les mots les véritables illustrateurs de cet ouvrage. Les mots qui dépeignent parfaitement le sursaut de vie qui anima Roberto Cedrón à la fin de ses jours.

 

"Attendre que le corps épuisé puisse les gestes du dessin. La main, avant l'outil, apprécie le grain du papier - sa main dit-on - arpente le territoire pour en prendre la mesure."

 

Bien sûr, il y a l'émotion de la fin de vie.

"Il me remercie pour ma visite. Je le remercie à mon tour pour ce qu'il me donne. Sans savoir quoi ajouter je le laisse à son sommeil." Mais comme écrit l'éditeur "Si un dessein se dessine c'est pour en changer ". Et pour cela on s'accroche aux détails du quotidien. Une chaise peut bien faire l'affaire, elle qui dit le repos, le visiteur, les gestes du menuisier et du vannier qui l'ont fabriqué. La chaise, cet "infime territoire où tout redevient possible ". Cette image peut tout aussi bien convenir à la poésie de Jacques Vincent.

 

Jacques Vincent a publié par la suite en 2021 « Les passagers » aux éditions Folle avoine et « il pleuvait ce jour-là » chez Voix d'encre en juin 2023.

 

Cet ouvrage est un bel hommage à l'amitié. Si tous les malades en fin de vie pouvaient tous être aussi bien accompagnés...

 

 

Denis Heudré.


Cliquez sur l'image pour l'agrandir :


Jacques Vincent

 

 Jacques Vincent est né en 1950. Architecte de formation, il a été graphiste, illustrateur et enseignant en art appliqués. La poésie et la pratique de l'écriture sont constantes sur son parcours, avec des contributions à différentes revues, ainsi qu'à des catalogues d'exposition. Lecteur et "diseur", en compagnie de musiciens, il anime le collectif Trente minutes d'insomnies qui donne à entendre des voix de poètes, ceux d'hier et d'aujourd'hui.


Roberto Cedrón

 

Né en 1947 à Buenos Aires, Roberto Cedrón est artiste peintre, sculpteur, marionnettiste, comédien, réalisateur, metteur en scène, décorateur de cinéma. Il voyage sur le continent sud-américain et se rend à Paris au début des années 80 pour fuir la dictature militaire en Argentine, puis s'installe en Bretagne où il poursuit ses activités de peintre, d'affichiste et de graveur. Issu d'une famille d'artistes, il est le frère du cinéaste Jorge Cedrón, du musicien Juan "Tata" Cedróndu peintre Alberto Cedrón, de l'architecte Osvaldo Cedrón, de la poétesse Rosa Cedrón et du comédien Pablo Cedrón, il est le père des musiciens Manolo et Luna Maria Cedrón. Roberto Cedrón est décédé en 2018 à Douarnenez.

 

 

 

 

Roberto « Billy » Cedrón – El agua y el aire (L'eau et l'air).

Roberto « Billy » Cedrón est né le 5 février 1947 à Buenos Aires.

Il débute sa pratique artistique dans l’atelier familial de céramique à Mar Del Plata, à 400 km au sud de la capitale.  C’est ensuite comme comédien qu’il participe aux films de son frère Jorge « El tigre » Cedrón. Dans ces courts et longs métrages, il donne la réplique à certains des plus grands acteurs argentins de sa génération. Plus tard, il évoluera comme marionnettiste, constructeur de décors de théâtre, céramiste, sculpteur, graveur, peintre.

Entre 1969 et 1973, il parcourt l’Amérique latine (Argentine, Bolivie, Pérou, Équateur, Paraguay, Colombie, San Andrés, Costa Rica, Nicaragua, Panama, Brésil).

Dès la fin des années 1970, la dictature fait rage en Argentine. Torture, assassinats, disparitions.

Jorge meurt assassiné en juin 1980. Pour fuir les menaces qui pèsent sur sa famille et comme de très nombreux Argentins de sa génération, Roberto prend le chemin de l’exil.

Il quitte l’Amérique pour la France. Dans les années 80, il participe aux tournées du Cuarteto Cedrón (dirigé par son frère Juan « Tata » Cedrón) en tant que sonorisateur du groupe.

Son œuvre est imprégnée de rencontres, de voyages et d’émotions. Il crée lui-même ses couleurs, varie les supports, explore et invente différentes techniques. Il crée comme un besoin et ne s’arrête pas aux limites d’usage. Un sac à farine peut devenir le papier de son prochain dessin.

Roberto Cedrón vit en Bretagne depuis plus de trente ans. À Crozon d’abord, puis sur un bateau à Concarneau et désormais dans le port de Douarnenez.

Il peint les bateaux comme une obsession. Celle de retraverser un jour l’océan ? Il n’est jamais retourné à Buenos Aires et quand il en parle, c’est avec une vibrante nostalgie.

Le Buenos Aires qu’il évoque et qu’il peint est celui de ses souvenirs mélangés à son imaginaire, ses regrets et ses espoirs.

En 2009, il intervient dans le film « La vereda de enfrente » de Antonin Alloggio, quarante ans après avoir été l’acteur principal d’un film homonyme réalisé par son frère Jorge. Dans les années 2000, Roberto Cedrón participe aux installations-performances de son fils musicien Manuel Cedrón. Ce projet intitulé « Cuadros de una exposición » fait l’objet d’une résidence de création au centre culturel du Coglais à Montours où il est présenté en mars 2015.

Roberto Cedrón est décédé à Douarnenez (29) le 16 mai 2018.

L’amer parfum de rétrospective qui voudrait peser sur les expositions à venir ne saurait ternir la vivacité des couleurs de la peinture de cet éternel optimiste.

Antonin Alloggio.

 

 

 

Film El habilitado de Jorge Cedrón (1971), avec Roberto Billy Cedrón :

https://www.youtube.com/watch?v=mvvfni3mEdo

https://www.youtube.com/watch?v=19oDTJ5tgjk

 

Film La verada de enfrente de Jorge Cedrón (1963), avec Roberto Billy Cedrón :

https://www.youtube.com/watch?v=ssaYuEjeNVg

 


 

Avec Philémon Le Guyader, atelier de la Friche sur le port du Rosmeur à Douarnenez (2009).

 

Avec Sara, Caracas (1976).

 

Dans son atelier à la Friche (Douarnenez).

 

Dans son atelier à la Friche (Douarnenez).

 

Cimetière de Douarnenez.

 

Je suis un comédien inconnu qui voulut être peintre et rêvait d'être écrivain. 

                               Roberto Cedrón.